L’ESAT Poséïdon : une rencontre qui m’a touchée
- Valérie Watteau
- 4 juil.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 4 août

Et si on regardait autrement ?
Dans nos vies pressées, combien de visages croisons-nous sans vraiment les voir ?Combien de métiers discrets, de gestes simples, de sourires timides passent sous nos radars ?
Et si, pour une fois, on prenait le temps.
Le temps de regarder.
Le temps d’écouter.
Le temps de raconter.
Ce texte n’est pas une étude, ni une leçon de morale
.C’est juste un moment.
Un moment vécu, observé, ressenti.
Un moment qui m’a rappelé pourquoi j’écris.
Et pourquoi, parfois, une équipe de débroussaillage peut nous bouleverser bien plus qu’un discours.
Ce matin-là...
Je suis arrivée sur le site de Brégaillon comme tant d'autres fois, concentrée sur ma mission, mon badge à portée de main, et mon carnet d’observations prêt à l’emploi. Mais cette fois, ce n’est pas un audit qualité ou une procédure que j’ai eu envie de relater.
C’est une rencontre.
Un moment suspendu, inattendu, profondément humain.
Je venais à peine de franchir le portail que je les ai aperçus : ils étaient là, outils à la main, tenues fluo sur le dos, concentrés, appliqués… et souriants. Une équipe de l’ESAT Poséïdon en pleine mission de débroussaillage autour des installations portuaires.
Pas juste un "prestataire extérieur" comme on dit dans nos réunions. Non. Une équipe.
De vraies personnes.
Avec de vrais prénoms.
De vraies histoires.
Une équipe pas comme les autres
Je m’approche. Je les salue. L’un d’eux me répond avec un grand sourire. L’autre ajuste ses gants et me lance un timide "bonjour madame". Ils sont une dizaine, encadrés par leur éducateur spécialisé aussi calme qu'efficace. Leur mission ? Entretenir les espaces verts, sécuriser les zones, débroussailler avec méthode. Mais ce que je vois, ce matin-là, va bien au-delà de leurs tâches.
Je vois de la fierté dans leurs gestes. De la concentration dans leurs regards. Et une chose rare : de la joie au travail.
Leur éducateur m'expliquera qu'ils sont conscients que c'est pour eux une chance de travailler, que c'est la "seule" manière pour eux d'exister socialement.
Il me racontera brièvement le parcours de l'un, le handicap de l'autre, que certains vivent en foyer, parfois seul, ou encore avec leur famille pour les plus jeunes.
Ils prennent leur mission à cœur. Ils avancent ensemble, au même rythme. Ils se soutiennent, s’écoutent, se complètent. Ils forment un tout.
Une harmonie discrète, mais palpable.
Un "au revoir Valérie" que je n'oublierai pas
Au moment de repartir, je m’arrête pour les remercier. Un petit mot échangé, un sourire complice. Et là, comme un petit chœur/coeur improvisé, j'entends :
"Au revoir Valérie !"
Tous ensemble. Ce choeur d’un seul cœur. Sans se concerter. Juste avec cette spontanéité désarmante des cœurs sincères.
J’ai souri. J’ai eu les larmes aux yeux. Et j’ai su que ce moment resterait avec moi, longtemps. Ils m’ont offert un cadeau que ni le timing d’un chantier ni la pression d’un audit ne pourront jamais effacer : Un vrai moment de connexion humaine.
L’ESAT Poséïdon : travail, dignité et lien social
Un ESAT, c’est un Établissement et Service d’Aide par le Travail. Il accueille des personnes en situation de handicap, leur offre un cadre, une activité, une place.
À l’ESAT Poséïdon, ce cadre, c’est la terre. La débroussailleuse. L’élagage. Le nettoyage.
Et surtout : le collectif.
Ces femmes et ces hommes ne viennent pas juste "occuper leur journée". Ils contribuent. Ils s’impliquent. Ils grandissent. Et ils nous enseignent.
Ils nous rappellent que le travail peut être un vecteur de sens, de dignité, de lien. Qu’il ne suffit pas d’être "efficace" pour être utile. Qu’il y a des mains qui soignent le monde en silence.
Et qu’il est grand temps de leur donner la parole.
Une leçon d’humilité… et de communication
Si je choisis d’en parler ici, sur Copy by V, ce n’est pas un hasard.
Parce que derrière ma "plume engagée", il y a une conviction forte :
👉 La communication peut – et doit – rendre visibles les invisibles.
👉 Les mots ont le pouvoir de valoriser ceux qu’on regarde trop peu.
👉 Raconter une histoire, c’est parfois tendre un miroir… ou une main.
Alors aujourd’hui, je n’écris pas pour vendre.
J’écris pour remercier.
Pour témoigner.
Pour ancrer ce moment dans la durée, et dire, simplement :
Merci à vous, l’équipe du Poséïdon.
Vous m’avez offert bien plus qu’un simple "au revoir".
Vous m’avez offert une leçon d’humanité.
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