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La RSE dans la "vraie vie", pas dans le monde des Bisounours

  • Photo du rédacteur: Valérie Watteau
    Valérie Watteau
  • il y a 3 jours
  • 5 min de lecture


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La RSE entre cynisme et vernis vert, la partie à jouer

Je ne suis pas naïve. Je sais bien que la RSE ne sauvera pas le monde à elle seule. Mais je refuse de croire que “foutu pour foutu”, on ne peut plus rien faire.

Parce qu’à chaque échelle de l’économie, chacun peut faire sa part.

Son "colibri".


Le mouvement 1 % for the Planet, cofondé en 2002 par Yvon Chouinard (Patagonia) et Craig Mathews, en est la preuve : 1 % du chiffre d’affaires est reversé à l’environnement. C'est du concret, pas "que" du marketing.




Mais qu’est-ce que la RSE, vraiment ?


La Responsabilité Sociétale des Entreprises, c’est une idée simple : une entreprise ne vit pas hors sol. Elle produit, consomme, influence, transforme.

Et ses choix, qu’elle le veuille ou non, laissent des traces.


Faire de la RSE, c’est refuser l’aveuglement.

C’est choisir de regarder l’impact de ses décisions et d’agir en conscience.


Trois piliers pour une même cohérence :

  • Environnement : limiter les émissions, préserver les ressources, penser circulaire.

  • Social : conditions de travail justes, inclusion, ancrage local.

  • Gouvernance : transparence, éthique, viabilité économique.


La RSE, la vraie, n’est pas une case à cocher ni un badge à afficher.

C’est une posture, au quotidien.




Pourquoi faire de la RSE ?


Parce qu’aujourd’hui, ne rien faire coûte plus cher : à la planète, aux humains, et à la réputation.


Faire de la RSE, c’est :

  • agir par lucidité, pas par mode,

  • anticiper plutôt que subir,

  • construire de la confiance, plutôt que de la communication,

  • donner du sens à la performance.


La RSE n’est pas une option.

C’est une façon durable, et crédible, de faire du business.




L’envers du décor : produire sans conscience


Un tee-shirt à 5 € ne coûte pas rien. Il coûte ailleurs.


2 700 litres d’eau en moyenne pour le fabriquer (l’équivalent de 70 douches).

Des pesticides pour le coton, des teintures chimiques dans les rivières.

Des milliers de kilomètres parcourus avant d’arriver en rayon ou directement chez nous (et je ne parle pas des retours).

Des mains mal payées, parfois invisibles.


C’est l’effet papillon industriel : ce qu’on consomme ici détruit souvent ce qui vit ailleurs.


Et ce n’est pas tout. La plupart des vêtements de la fast fashion sont produits dans des pays où la main-d’œuvre est exploitée, où les droits humains sont fragiles, et où les gouvernements ferment les yeux, parfois volontairement, sur les dérives industrielles.


En achetant “sans se poser de questions”, on alimente aussi des systèmes politiques opaques, des chaînes de dépendance et de silence.


Ce n’est pas seulement une question d’écologie. C’est une question de dignité. D’humanité.

Et, quelque part, de complicité : car en refusant de voir, on cautionne.


Et tout cela finit par nous revenir, sous forme de sécheresses, d’injustices, de déséquilibres.




Le vrai, le faux… et le flan


La RSE, tout le monde en parle.

Mais entre le marketing, la mode et la manie du “bon élève”, elle s’est un peu perdue en route.

Alors posons les choses simplement.


Le flan : la RSE cosmétique


C’est la plus sucrée, la plus jolie… et la plus indigeste à long terme.

C’est la RSE qui fait plaisir à voir, celle des vidéos en slow motion, des mains dans la terre, des sourires d’équipe avec des gilets fluo et des slogans du type “Ensemble, pour un avenir plus vert”.


Le problème, c’est qu’une fois les projecteurs éteints, rien n’a changé.

Le modèle reste le même : produire beaucoup, vite, souvent loin, et se donner bonne conscience à coups d’opérations symboliques.

Cette RSE-là ne bouscule rien, elle rassure.

Elle donne le sentiment de faire partie des “gentils”, mais ne dérange surtout pas le business as usual.

C’est la RSE qu’on met en scène, pas celle qu’on met en œuvre.



Le faux : le greenwashing assumé


Ici, on entre dans le domaine du maquillage professionnel.

Le vernis vert devient stratégie : on vend du “durable”, on repeint du “naturel”, on ajoute une feuille verte sur un packaging plastique, et on appelle ça un engagement.


Les grands groupes savent très bien le faire.

Ils financent des campagnes entières pour dire qu’ils changent, alors qu’ils déplacent simplement le problème :

  • on réduit le plastique, mais on double les emballages “compostables” impossibles à recycler ;

  • on vante le “made in Europe”, mais avec des composants venus d’ailleurs ;

  • on affiche des compensations carbone, mais sans jamais réduire les émissions à la source.


C’est la RSE du trompe-l’œil : elle ne cherche pas à réparer, mais à séduire. Elle n’a pas pour but de comprendre l’impact, mais de préserver la réputation.

Le plus grave, c’est qu’elle brouille la frontière entre sincérité et cynisme. Et à force de la voir partout, le public finit par ne plus y croire du tout, même quand c’est vrai.



Le vrai : la RSE imparfaite mais sincère


Et puis, il y a les autres.

Celles et ceux qui font, sans en faire des tonnes.

Les entreprises qui ne prétendent pas avoir la solution à tout, mais qui ont choisi de regarder la réalité en face.


Elles savent que la perfection n’existe pas, mais que la lucidité, elle, se cultive.

Elles reconnaissent leurs failles, communiquent sur leurs marges de progrès, partagent leurs indicateurs, acceptent d’être questionnées.

Elles testent, ratent parfois, apprennent souvent, avancent toujours.


Elles ont compris que la RSE, ce n’est pas un vernis : c’est une dynamique vivante. Qu’elle n’a de valeur que si elle sert le réel. Et que pour être crédible, elle doit être mesurée, vécue, incarnée.


Ce sont ces entreprises-là qui inspirent.

Parce qu’elles n’ont pas besoin de le dire fort pour que ça s’entende.

Leur cohérence parle d’elle-même.

Et ce sont elles que j’ai choisi d’accompagner, celles qui font, avec sincérité.



L'exemple de Patagonia : la cohérence en action


Difficile de parler de RSE sincère sans citer Patagonia, parce qu’elle agit avant de parler.

  • Depuis 1985 : 1 % du chiffre d’affaires reversé à la planète.

  • En 2002, co-création du mouvement 1 % for the Planet pour rallier d’autres marques.

  • 86 % des produits conçus avec des matériaux recyclés ou à faible impact.

  • Programme Worn Wear : réparer plutôt que remplacer.

  • Et en 2022, son fondateur a cédé l’entreprise à une fondation : désormais, 100 % des profits servent à protéger la Terre.


Pas parfaite, mais cohérente.

Et c’est toute la différence.



Ma posture : Copy by V


Je ne crois pas aux miracles.

Mais je crois à la lucidité engagée.

Je crois qu’on peut écrire, communiquer, vendre, sans trahir ses valeurs.


Mon métier, c’est d’aider les entreprises sincères à être vues, comprises, reconnues.

Pas pour le show.

Pour le sens.



En conclusion, je fais "ma part", mon colibri


(La légende du colibri)

On raconte qu’un jour, la forêt s’est mise à brûler.

Et pendant que les animaux, terrifiés, fuyaient l’incendie, un petit colibri, lui, allait et venait, une goutte d’eau dans le bec.

Les autres lui crièrent : « Tu es fou ? Tu crois vraiment que tu vas éteindre le feu avec ça ? »

Et le colibri répondit : « Non. Mais je fais ma part. »


Cette légende, on la connaît tous. Mais on oublie souvent qu’elle n’est pas une fable morale.

C’est une invitation à la responsabilité, pas à la naïveté.

Elle ne dit pas : “sauve le monde”.

Elle dit : “fais ta part, là où tu es, avec ce que tu as.”


Et si chacun faisait vraiment sa part —avec lucidité, avec courage, sans vernis —le monde irait peut-être un peu moins mal.



Donc non, la RSE ne changera pas le monde à elle seule.

Mais l’inaction, elle, ne change rien, sinon en pire.


Alors oui, j’écris pour celles et ceux qui avancent, même doucement.

Pour ceux qui préfèrent agir à leur échelle plutôt que briller à celle des autres.

Parce que c’est ainsi, colibri après colibri, plume après plume, qu’on finit par transformer le paysage.



Sources:

ADEME - One Percent for the Planet - Patagonia (Our Footprint & Worn Wear) - Greenly Earth - ONU Environnement


Copy by V : Une vision perchée, une plume engagée.

 
 
 

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